sexta-feira, 13 de outubro de 2023

Descrição de Ílhavo em 1856 - Alfred Germond de Lavigne (1812-1896)

Alfred Germond de Lavigne (1812-1896) - Itinéraire descriptif, historique et artistique de lªEspagne et du Portugal, Paris : Hachette, 1856, p. 802.

- Le lac d'Aveiro a un commerce très-actif, et fait des exportations dan's les colonies. Ses marins sont audacieux et vont, sur de petits bâtiments, dans les plus lointaines contrées, où ils portent leurs marchandises, qu'ils échangent contre les productions de l'Afrique et même de l'Amérique. La pêche est pour les habitants une source importante de produit. 
Au midi du même lac est placée Ateiro, de 5,000 habitant, à environ 15 lieues nord-est de Coimbra.
Aveiro, dans l'antiquité, a porté les noms d'Averium et de Talabrica.
Cette ville a, sur la rive gauche et à l'embouchure du Vouga dans l'Atlantique, un port avantageusement situé, mais dangereux pour la navigation. Son entrée se compose de différentes passes qui changent à tous moments au gré des sables mouvants dont elle est couverte, et les bâtiments du commerce y échouent fréquemment.
On a construit un canal depuis la ville d'Aveiro jusqu'à cinq lieues dans les terres vers le nord; il sert au transport des grains el îles productions du paya que l'on vient embarquer dans le port. Aveiro esi le siège d'un évèché. Elle possède des marais salants, et fait la pèche des huîtres, des sardines, etc. 
Au dire d'un historien fort exact, "Aveiro a joui d'une haule réputation durant le XV et le XVIê siècle; on dit même que ses habitants purent armer jusqu'à soixante bâtiments four la pèche de Terre-Neuve;
malheureusementl'amoncellement des sables vint fermer son port magnifique, et l'on vit s'éteindre
graduellement cette haute prospérité, en même temps que le pava cessait d'être salubre et que la population s'amoindrissait. Apres d'immenses travaux, une nouvelle passe fut ouverte eu 1808, le pays
s'assainit ; niais sa population ne se releva pas, comme on l'espérait.
Aveiro, situé sur une espèce de péninsule, ayant au nord e vastes marais qui s'étendent jusqu'à neuf lieues parallèlement à la mer, a été quelquefois comparé à Venise, et le pays qui l'entoure s'est vu désigné sous le nom de Hollande portugaise."
L'écrivain qui fournil ces détails ajoute que six établissements spéciaux sont destinés à la pêche de la sardine. Les terres environnantes sont d'une fertilité prodigieuse; elles produisent en grande abondance des vins généreux que l'on reserve, pour la plupart, à l'Amérique.
S'il faut en croire une relation de voyage du duc du Chatelet, la ville d'Aveiro aurait, au milieu du XVIIIe siècle, changé son nom en celui de Nova Bragança. Voici à quel propos. Joseph Mascarenhas et Lancastre, duc d'Aveiro, avait été tout-puissant sous Jean V.
Mais il tomba en disgrâce sous Joseph I, en 1750. Alors, n'écoutant plus que son ressentiment, il ourdit contre le roi et son premier ministre, le marquis de Pombal, un complot qui eut un commencement d'exécution. Le 3 septembre 1758, les conjurés curent la certitude que le roi devait se rendre chez la jeune marquise de Távora, dans lavoiturede son confident Pedro Teixeira. L'assassinat fut résolu; et les conspirateurs s'éhclonnèrent de telle sorte que, dans le cas ou une tentative manquerait, la voiture devait être assailliedenouveau par des groupes apostés. La chose se passa d'abord ainsi que les conspirateurs l'avaient supposé. Comme le roi se rendait de ta Quinta de Meio, à une autre maison royale nommée Quinta da Cima, une carabine se leva contre le postillon: le chien s'abattit et le coup manqua. C'était, dit-on, le duc d'Aveiro qui, monté sur un cheval de louage, avait commencé l'attaque. Le zélé serviteur qui conduisait l'attelage sauva Joseph. "Que faites vous? c'est le roi, s'écria-t-il."
Puis il pressa ses mules do toute leur vitesse ; et, lorsque deux autres coups de carabine vinrent atteindre la voiture, l'équipage, qui fuyait au galop fut bientôt hors de la portée de deux cavaliers qui le suivaient. Cependant les armes étaient chargées a mitraille et le roi fut atteint (le deux graves blessures, qui enlevèrent les chairs depuis 1 épaule droite jusqu'au coude. Les coupables furent découverts, convaincus du crime de lèse-majesté et condamnés au feu. Le marquis de Pombal saisit cette occasion de porter un coup mortel à l'aristocratie portugaise, et il impliqua les jésuites dans le complot. Le duc d'Aveiro et le marquis de Távora eurent les membres brisés sur une croix (13 janvier 1759), et la ville perdit son nom qui lui fut rendu plus tard.

- Ilhavo, ville de 6,310 habitant s'élève à environ deux lieues sud
d'Aveiro et à trois lieues de l'océan Atlantique. Citer Ilhavo, c'est rappeler un établissement de haute utilité publique, dont Urcullu le géographe a seul fait mention jusqu'à présent. A la distance d'un quart de lieue de cette ville, on a établi la fabrique royale de verre et de porcelaine da Vista-Alegre. Cette belle manufacture, de fondation peu ancienne, employait naguère cent vingt-cinq personnes des deux sexes. Les apprentis destinés à fournir de nouveaux ouvriers à l'établissement suivent des cours basés sur le système de l'enseignement mutuel.
L'étude de la musique occupe une place importante dans cette éducation industrielle et tout a fait populaire. La haute direction des deux fabriques est confiée à un portugais de mérite. Vers 1840, c'était un français, qui surveillait toute la partie artistique. M. Rousseau s'occupait exclusivement des procéd´s relatifs à la peinture et à la sculpture. 
La taille du verre est arrivée, dans cette fabrique , à un tel degré de perfection, que, selon beaucoup e connaisseur spéciaux, on ne peut distinguer les produits de Vista-Alegre de ceux de la France et de l'Angleterre.
Ilhavo est une ville qui exploite de belles salines et qui fait le commerce de poisson.
Après Ilhavo, on peut s'arrêter quelques heures a Mira, ville assez importante, située sur le littoral, et possédant une population île 6,000 habitants.

- Mira renferme principalement des pêcheurs. Elle se trouve à environ 91 1/2 de Coimbra. Après avoir doublé le cap Mondego, qui s'élève a l'embouchure de la rivière du même nom, on fera une halte à Figueira.